Egbert Gaye était le fondateur et le rédacteur en chef de Community Contact, un journal communautaire qui offrait une tribune aux communautés noires anglophones de Montréal. Né à Carriacou, en Grenade, de parents Mona Corion (alias Landa Reece) et Albert Gay, Egbert a immigré à Trinité-et-Tobago avec sa mère alors qu'il n'était qu'un jeune enfant et la famille s'est installée à Tunapuna. Egbert y a terminé ses études secondaires au Hillview College.
Gaye était fier de tous les aspects de la culture du pays, mais il était particulièrement passionné par la musique steelpan. Il s'est impliqué dans le "pan side" (groupe) local de sa communauté, les Klondykes, et a ensuite rejoint Pan Trinbago, une organisation nationale de steelpan, où il a exercé des fonctions au niveau régional et exécutif. Il a été président de la région orientale de Pan Trinbago. Il aimait également jouer du steelpan et se considérait un « homme de pan ».
À la fin des années 1970, période charnière dans l'évolution du mouvement steelpan à Trinité-et-Tobago, Gaye a cofondé la lettre d'information Pan Yard Vibrations, qui mettait en avant l'importance culturelle de la musique steelpan dans le pays. Cette infolettre a laissé une marque indélébile sur la perception qu'avait la nation de la musique steel pan en tant que force politique et culturelle importante. Elle a également mis en évidence les talents d'écrivain et de défenseur d'Egbert. En 1980, il a immigré à Montréal avec le rêve de poursuivre une carrière dans le journalisme. En 1989, il obtient un diplôme de journalisme à l'Université Concordia. Il a terminé ses études tout en travaillant comme ouvrier occasionnel dans le secteur de la construction et en assumant ses responsabilités parentales.
Avec le lancement de Community Contact en 1992, Gaye a créé le premier journal noir et caribéen de Montréal destiné aux communautés anglophones de la ville. Comme pour tout ce qu'il entreprend, il a choisi délibérément le nom du journal - il veut montrer qu'il est publié pour et par les communautés qu'il dessert. Par l'intermédiaire du journal, il a créé une voix communautaire collective et a été aimé pour sa défense intrépide, son philanthropisme, sa gentillesse et sa générosité, son esprit grégaire et son engagement sans faille. Il était estimé et respecté en tant que leader, mentor, conseiller et ami. Egbert avait également un grand sens de l'humour ; il aimait rire et raconter des histoires, des histoires vraies ou des « histoires à dormir debout ». Ces qualités ont fait de lui un choix populaire en tant que maître de cérémonie lors d'événements sociaux et communautaires.
Gaye a reçu de nombreuses accolades, reconnaissances et récompenses de la part de nombreux groupes communautaires, organisations et institutions, pour son dévouement, son engagement et ses contributions au développement communautaire dans les communautés noires et caribéennes anglophones de Montréal. Puis, en 2022, le journal Community Contact a été nommé dans le cadre de la série Black Changemakers de la CBC au Québec.